M23 près de Goma : la société civile insiste sur la rupture diplomatique avec le Rwanda et l’Ouganda
Si le gouvernement ne prend pas des nouvelles mesures sécuritaires, une bonne partie de la République démocratique du Congo, dans la province du nord Kivu, sera bientôt occupée par l’ennemi. C’est l’alerte du premier-vice président de la coordination provinciale de la société civile qui s’est confié à la presse ce vendredi 18 novembre 2022. Il insiste ainsi sur la rupture diplomatique avec l’Ouganda et le Rwanda.
Au cours d’un point de presse organisé au bureau de la coordination urbaine de la société civile de Butembo, Edgard Mateso se désole que le M23 a conquis plusieurs villages du territoire de Rutshuru jusqu’à menacer de prendre Kibumba, à plus au moins 20 kilomètres au nord de Goma.
Le vice-président de cette structure citoyenne poursuit que les ennemis sont en train de multiplier les stratégies de guerre pour arriver à leurs fins. Cet acteur des forces vives souligne aussi que les menaces sérieuses des combattants ADF continuent aussi de peser sur la ville de Butembo et sur plusieurs villages du territoire de Beni et de la province de l’Ituri.
« Au gouvernement congolais, de mettre en accusation le Rwanda et l’Ouganda devant la cour internationale de Justice pour agression de notre pays ; exiger des explications nettes et formelles à l’Ouganda qui, à Beni se présente comme protecteur, pendant qu’il nous agresse à Rutshuru dans la même province avec la même armée, sinon alors rompre toutes les relations diplomatiques avec l’Ouganda et le Rwanda ; résister à l’entrée de la force étrangère malgré l’imposition de la communauté internationale ; à l’armée congolaise d’offrir le meilleur d’elle-même jusqu’au sacrifice suprême de l’intégrité nationale ; à la population du Nord-Kivu d’appuyer avec des dons matériels, moraux et financiers, notre armée », a-t-il recommandé au micro tendu par RADIOMOTO.NET.
L’ancien président kényan, facilitateur désigné de la Communauté d’Afrique de l’Est dans le processus de Nairobi pour la paix et la sécurité à l’est de la République démocratique du Congo, a engagé des démarches pour tenter d’obtenir la désescalade entre Kinshasa et Kigali ainsi que le désengagement du M23 de son action armée.
Uhuru Kenyatta a parlé au secrétaire général des Nations-Unies ainsi qu’à certains chefs d’Etat sous-régionaux dont Félix Tshisekedi de la RDC, Evariste Ndayishimiye du Burundi et Paul Kagame du Rwanda. Avec le président rwandais, le facilitateur a évoqué les conditions humanitaires déplorables que traversent des populations du Nord-Kivu suite aux affrontements entre l’armée congolaise et le M23.
Dans un communiqué de ce vendredi 18 novembre 2022 parvenu RADIOMOTO.NET, la Communauté d’Afrique de l’Est rapporte que les 2 personnalités ont reconnu la nécessité pour les forces de l’EAC de sécuriser les zones contrôlées par le M23 afin d’y assurer la sécurité et la stabilité.
A l’occasion, Paul Kagame a accepté d’aider Uhuru Kenyatta à obtenir le cessez-le-feu et le retrait du M23 des positions conquises.
Rosette Kamukehere