Butembo : ce que propose la société civile de Bulengera face aux cas de justice populaire

Les cas de justices populaires qui ont pris de l’ampleur en commune de Bulengera dans la ville de Butembo (Nord-Kivu) ces derniers jours, seraient la conséquence du délaissement de la part des autorités locales pour la sécurisation de la commune. Cette structure citoyenne propose toutefois de ne pas se rendre justice pour permettre aux services de sécurité de démanteler le réseau de malfaiteurs.

D’emblée, la société civile de la commune Bulengera pense que « la population est déçue par plusieurs cas d’incursion des hommes en mains armés dans cette municipalité ».

Dans une interview faite à RADIOMOTO.NET ce mercredi 19 avril 2023, John Kameta, président de ladite structure citoyenne, condamne les cas de justice populaire devenus récurrents dans la région. Il indique qu’il est difficile de démanteler les réseaux des bandits après avoir achevé l’un d’entre eux.

« La population arriverait à ce niveau-là suite à une déception, à un délaissement de la part des services de sécurité qui ne nous montrent pas leur professionnalisme dans leur façon de faire. Comme société civile, nous condamnons cette pratique. Nulle part, la loi n’autorise quiconque à se rendre justice. Depuis que l’insécurité a pris de l’ampleur, on a jamais trouvé un seul bandit attrapé par les services de sécurité », a-t-il regretté.

La prolifération de plusieurs camps militaires dans la commune, la pluralité de concessions et la crise monétaire actuelle seraient à la base de l’insécurité en commune de Bulengera. D’où son appel aux services de sécurité à bien jouer leur rôle. A la population, il recommande d’avoir la culture de dénoncer tout cas suspect.

« La commune de Bulengera héberge beaucoup de concessions où un bandit peut facilement se cacher. Il peut se réveiller à n’importe quelle heure pour insécuriser la population. Le fait qu’il y a beaucoup de positions militaires peut faire que de mauvais citoyens nouent des relations avec certains militaires pour insécuriser la population », a-t-il estimé.  

Il convient de noter que la société civile s’est exprimée au lendemain  d’un cas de justice populaire au quartier Kyaghala la nuit de ce mercredi.

Léonce Muliwavyo

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