Butembo: la position militaire de Musingiri enfin délocalisée
Les soldats des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) qui s’étaient installés sur la concession de l’Eglise évangélique du rite africain (EERA) sur une colline de la cellule Musingiri dans le quartier Malende en commune Kimemi à l’ouest de Butembo (Nord-Kivu), n’y sont plus. Leur position a été délocalisée, sur fond des plaidoyers sécuritaires de la population locale.
Ces soldats seraient déjà de retour au camp militaire de Rughenda. Le départ de ces militaires de Musingiri a été progressivement constaté par les habitants de cette cellule, mardi et mercredi 20 septembre 2023. L’espace qu’ils occupaient est resté vide. On y voit des cabanes détruites, des cavernes presque recouvertes et une absence totale d’effets militaires.
D’ailleurs, nous avons rencontré certains en train d’observer la désormais ancienne position militaire de Musingiri. Ils indiquent avoir passé, avec les membres de leurs familles, plusieurs semaines au champ craignant pour leur sécurité.
En décidant de se reinstaller chez lui, un homme qui a accepté de se confié à RADIOMOTO.NET, a déclaré son satisfecit du départ des militaires. De quoi il recommande à d’autres habitants de Musingiri de regagner leurs maisons.
Presque tout Musingiri est fier de ce départ militaire de chez lui. Musingiri espère qu’il ne vivra plus des scènes de pillages des biens dans des maisons et d’autres dérapages dont étaient accusés les FARDC dans la région.
C’est l’espoir que partage le chef de cellule de Musingiri. Kasereka Makoma Edgar sensibilise, au même moment, les combattants en brousse ou qui circulent dans Musingiri à promouvoir la paix et la sécurité.
En rappel, des FARDC s’étaient installées à Musingiri sur une concession de l’EERA locale. Ces soldats y avaient été envoyés pour sécuriser le milieu et ses occupants après que Musingiri avait connu une série d’attaques et menaces de miliciens. Les assaillants ciblaient non seulement les habitants, mais aussi les forces de l’ordre et de sécurité ainsi que les agents de l’État commis à certaines barrières, dont celles de Komba et Musingiri. C’était entre le deuxième et le troisième trimestres de 2023.
Dans ce contexte, deux soldats avaient perdu la vie et des biens de la population pillés. Si les soldats ont minimisé la menace ennemi pendant leur présence à Musingiri, ils avaient cependant trempé dans l’extorsion des biens des civils, des arrestations arbitraires et autres formes d’indiscipline. Par conséquent, nombreux habitants avaient fui de Musingiri vers des milieux supposés tranquilles. Plusieurs voix s’étaient levées pour dénoncer ces désordres militaires. Des plaidoyers qui auraient payé la délocalisation de la position de Musingiri.
Patrick kalungwana, de retour de Musingiri