Nord-Kivu : L’alerte de l’armée sur une probable attaque des élèves à la mairie délie les langues à Beni

Les réactions fusent de partout au lendemain de l’alerte de l’armée congolaise sur une conspiration d’attaquer les élèves en sit-in à la mairie de Beni. Une question qui étonne la société civile en agitant l’armée. Ce lundi 26 avril, les élèves se réjouissent que cette alerte vienne des Forcés Armées censées protéger les civils et leurs biens.

La première réaction est celle de la coordination urbaine de la société civile de Beni. Pour Kizito Bin Hangi, l’armée ne doit pas dénoncer, il est temps pour elle de mettre des bouchées doubles.

« Lorsque l’armée alerte, c’est auprès de qui ? C’est la population qui doit alerter auprès de l’armée ou auprès des services de sécurité. Mais c’est l’armée qui alerte… », se désole cet acteur de la société civile.

La réplique du  Lieu-tenant  Anthony Mwaluchayi porte-parole des opérations Sokola I n’a pas tardé.

« C’est ridicule de penser dans ce sens. Il y a une communication opérationnelle, et c’est ce que j’ai fait. Moi je ne fais pas la politique. Donc j’alerte quand il le faut et je m’en fous des interprétations des uns et des autres », lance-t-il en demandant aux parents de retirer sans délai leurs enfants du lieu du sit-in.

De leur côté, les écoliers disent garder leur sang-froid malgré cette alerte de l’armée.

« Nous leur disons merci d’avoir été saisis avant, puisqu’ils sont là pour nous protéger. Quand ils ont l’alerte, nous comprenons qu’ils sont en train d’y travailler. Nous allons seulement les appeler à venir sécuriser ces enfants maintenant en danger », laisse entendre Muhindo Nickson, coordonnateur du comité d’élèves de Beni

Les élèves et écoliers de Beni sont en sit-in illimité à la mairie de Beni depuis jeudi 22 avril dernier. Ils ont boudé la reprise des cours envisagée ce lundi 26 avril 2021 par les autorités scolaires.

Selon le porte-parole de l’armée dans la région, plusieurs informations en sa possession font état d’une possible attaque des écoliers et élèves qui passent nuit à la mairie de Beni. Sur ce, l’armée dit décliner toute responsabilité en cas d’attaque contre ces élèves.

Siku Provinces

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