Goma : Quel sort pour les sinistrés hébergés dans les salles de classe après la rentrée scolaire ?

Plusieurs sinistrés hébergés dans les écoles à Goma ou Nyiragongo (Nord-Kivu), font part de leur inquiétude sur leur sort le  jour de la rentrée des classes qui s’annonce pour lundi 14 juin. Pendant qu’ils endurent faim, soif et autres difficultés, le gouvernement promet de construire des locaux pour les accueillir dès la rentrée de classes. Accentuée par le flou par rapport au probable site de construction des locaux pour les sinistrés, l’inquiétude des habitants est loin d’être réfutée. 

Ils sont nombreux ces habitants aux domiciles détruits par les séismes ou la lave du volcan, hébergés dans les locaux scolaires à Goma. Au même moment qu’ils s’inquiètent pour leur sort après la rentrée, ces sinistrés se demandent aussi dans quelles conditions leurs enfants pourraient étudier, leurs biens ayant déjà été détruits.

« Qu’adviendra-t-il pour les enfants sinistrés, lors du début des activités scolaires ? Leurs écoles d’encadrement ont été calcinées par la lave, y compris tous leurs fournitures. Plusieurs d’entre eux demeurent dans les milieux de refuge… toutes ces questions nous inquiètent, encore que ces enfants doivent aussi étudier comme tous les autres », s’inquiète Neema Masika, membre du comité des défenseurs des droits des sinistrés hébergés au complexe scolaire Musayi, sis au quartier Kasika, en ville de Goma.

En réponse à cette question, le gouvernement Congolais par le biais du premier ministre Sama Lukonde, a annoncé qu’il allait construire des abris devant accueillir ces personnes en difficulté. Ce même message a été relayé par le sous Proved de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST), section de Nyiragongo. Monsieur Kisuka Baby l’a dit à l’occasion de la rencontre qu’il a conduite jeudi 10 juin avec les gestionnaires et chefs d’établissements, autour des modalités de la reprise des activités scolaires, lundi 14 juin.

« Il n’y a pas de cohabitation entre les sinistrés et les élèves. Les élèves sont vulnérables, et ne doivent pas être associés aux sinistrés. Nous avons appris qu’un centre d’hébergement des sinistrés est en construction vers l’Eglise catholique de Kanyaruchinya. Nous n’allons pas accepter que ces sinistrés se servent même des hangars qui seront construits pour les élevés. Car cela risque d’affecter négativement les élèves, notamment par la contraction des maladies », a-t-il lancé.

Le calvaire loin de dire son dernier mot

Sans abris, plusieurs populations ayant perdu leurs maisons suite à l’éruption volcanique du 22 mai dernier, ont trouvé refuge dans la plupart d’écoles du territoire de Nyiragongo, estimées en plus d’une dizaine.

Malgré la promesse faite au sujet de la construction des sites d’hébergement pour les sinistrés, quelque chose de semblable au flou plane toujours autour de cette situation. Pendant ce temps, certains parents parmi les sinistrés pensent au prolongement de leur séjour dans les locaux scolaires.

« Comment le gouvernement prétend-il venir en aide à ces enfants ? Comme nous n’avons nulle autre part où aller, nous serons obligés de solliciter une prorogation de la durée de séjour dans cette école, ne serait-ce que nous héberger même dans une des salles de classe », pense cette dame.

Jusque-là, pas de précision sur la localisation du site de construction des locaux urgents pour l’hébergement des sinistrés, encore moins sur sa capacité d’accueil. De quoi s’embarrasser les victimes de l’éruption, comptés par plusieurs centaines.

John Tsongo

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