Butembo : le REDHO sollicite un examen « urgent » des dossiers de détenus venus de Rutshuru et incarcérés à la prison de Kakwangura

Le Réseau pour les droits de l’homme (REDHO/ASBL) sollicite l’examen en urgence des dossiers de détenus venus du territoire de Rutshuru et incarcérés à la prison urbaine de Butembo-Kakwangura. C’est en vue qu’ils soient fixés sur leur sort.

Cette requête de REDHO est contenue dans une lettre ouverte de mardi 25 juillet 2023, adressée à différentes instances judiciaires de Butembo. Ce document se fonde sur un monitoring que la structure de défense des droits humains a effectué à la prison de Butembo-Kakwangura, le lundi dernier.

D’après ce monitoring, ce même lundi, un effectif de 141 détenus a été embarqué pour Butembo à la suite de la conquête du territoire de Rutshuru par le M23, depuis le 29 octobre 2022.

« En cours de route, un détenu était mort. Sur les 140 détenus arrivés, 45 ont déjà été libérés, car leurs dossiers étaient retrouvés tôt et 9 sont décédés en prison. Le corps de l’un de ces 9 morts gisait encore à la morgue de l’Hôpital général de référence (HGR) de Kitatumba, le lundi 24 juillet 2023. Par ailleurs, un détenu s’était évadé à l’HGR de Kitatumba et deux sont encore aux soins dans la même formation sanitaire. Parmi ces prisonniers de Rutshuru à Butembo, 3 sont des pygmées. A ces jours, 86 détenus venus de Rutshuru sont en la prison de Butembo-Kakwangura parmi un total de 841 », dresse le Réseau pour les droits de l’Homme.

Le REDHO révèle également que les instances judiciaires de Rutshuru étaient en difficulté d’instruire leurs affaires à cause de l’absence des dossiers. Aujourd’hui, selon encore les données dudit réseau, l’actuel Directeur de la prison de Butembo-Kakwangura s’est démené pour que les dossiers arrivent à Butembo, dont 47 dossiers fixés au Tribunal de Paix, 11 dossiers avec mandat d’arrêt provisoire de l’Auditorat militaire, 25 dossiers avec mandat d’arrêt provisoire du Parquet civil et 3 dossiers avec procès-verbaux de saisi de prévenus au Parquet civil, salue le REDHO.

De quoi, le REDHO recommande l’examen de tous ces dossiers afin que les concernées obtiennent leur sort et la libération pour ceux dont les faits ne sont pas graves.

Le REDHO estime que le jugement de ces détenus pourrait également pallier le surpeuplement de la prison où les captifs vivent dans des conditions alimentaires et sanitaires précaires.

Patrick Kalungwana

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