Afrique : 7 coups d’État enregistrés depuis 2020

C’est un autre coup d’Etat militaire qui fait parler de lui en Afrique. C’était après quelques heures de la proclamation des résultats présidentiels par la commission électorale gabonaise. Un groupe de militaires a annoncé l’annulation des élections et la dissolution des institutions. Le Gabon devient le 7ième pays sous le régime militaire en Afrique depuis 2020.

Au 30 août 2023, un total de 7 coups d’Etat militaires ont été vécus. Ces six pays sont le Mali, la Guinée, le Burkina Faso, le Tchad, le Soudan, le Niger et aujourd’hui la Gabon. Les grandes lignes des chronologies de ces événements en commençant par le plus récent, indiquent qu’au Gabon, un groupe d’officiers supérieurs de l’armée est apparu à la télévision nationale aux premières heures de mercredi 30 août et a déclaré qu’il avait pris le pouvoir.

C’est  après que l’organisme électoral de l’État ait annoncé que le président Ali Bongo, âgé de 64 ans, avait remporté un troisième mandat. Les officiers ont déclaré qu’ils représentaient toutes les forces de sécurité et de défense du pays d’Afrique centrale, ajoutant que les résultats des élections étaient annulés.

Au Niger, le 26 juillet 2023, des militaires annoncent avoir renversé le président Mohamed Bazoum. Le général Abdourahamane Tiani devient le nouvel homme fort du pays.

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) annonce le 10 août son intention de déployer une force régionale pour “rétablir l’ordre constitutionnel”, tout en continuant de privilégier la voie diplomatique.

Les militaires proposent une période de transition de “trois ans” maximum avant de rendre le pouvoir aux civils. Au Burkina Faso, deux putschs se dessinent en 8 mois. Le 24 janvier 2022, le président Roch Marc Christian Kaboré est chassé du pouvoir par des militaires, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba est investi président en février.

Le 30 septembre, Damiba est à son tour démis de ses fonctions par des militaires, le capitaine Ibrahim Traoré est investi président de transition jusqu’à une élection présidentielle prévue en juillet 2024.

Au Soudan, le 25 octobre 2021, des militaires menés par le général Abdel Fattah al-Burhane chassent les dirigeants civils de transition, qui étaient supposés mener le pays vers la démocratie après 30 ans de dictature d’Omar el-Béchir, lui-même destitué en 2019.

Depuis le 15 avril 2023, une guerre due à une lutte de pouvoir entre le général Burhane et son ancien second Mohamed Hamdane Daglo a fait au moins 5 000 morts dans le pays.

Par ailleurs, en Guinée, le 5 septembre 2021, le président Alpha Condé est renversé par un coup d’Etat militaire. Le 1er octobre, le colonel Mamady Doumbouya devient président. Les militaires ont promis de rendre la place à des civils élus d’ici à fin 2024.

Quant au Mali,  deux coups d’Etat en 9 mois sont signalés. Le 18 août 2020, le président Ibrahim Boubacar Keïta est renversé par des militaires, un gouvernement de transition est formé en octobre.

Mais le 24 mai 2021, les militaires arrêtent le président et le Premier ministre. Le colonel Assimi Goïta est investi en juin comme président de transition. La junte s’est engagée à rétrocéder la place aux civils après les élections prévues en février 2024. Du coté du Tchad, le 20 avril 2021, le président Idriss Déby est tué par l’offensive du Nord du Tchad, un groupe militaire rebelle initié par le Front pour le changement et la concorde au Tchad (FACT).

Ainsi prend fin son règne de 30 ans. Son fils, Mahamat Idriss Deby Itno, alors jeune général de 37 ans, est devenu président par intérim alors qu’une élection présidentielle spéciale était prévue pour 2022.

Itno a ensuite promis de remettre le pouvoir aux civils par le biais d’“élections libres et démocratiques”, mais il est revenu sur ses paroles en octobre et son mandat a été prolongé de deux ans.

Des analystes pensent qu’il s’agit d’un message envoyé aux anciennes  puissances coloniales et à ses alliés occidentaux.  L’opposition aux gouvernements discrédités en place a été parmi les principaux facteurs à l’origine de ces coups d’État,  troubles dus à des coups d’État militaires.

La Rédaction

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