RDC : ‘‘Le retard dans la mise en place des institutions prouve l’immaturité des dirigeants’’ (Ass. Arsène Kaputu)
« Le retard dans la mise en place des institutions de la République démocratique du Congo prouve l’immaturité de ses dirigeants ». C’est ce que pense l’assistant Arsène Kaputu. Ce politologue et enseignant à l’Université officielle de Ruwenzori (UOR) à Butembo évoque également la géopolitique pour équilibrer la tendance Est-Ouest visible au pays.
RADIOMOTO.NET l’a approché, ce mercredi 14 août 2024, après l’élection du bureau définitif du Sénat, la dernière institution à être mise en place. Pour lui, il est inconcevable qu’à la 4ᵉ échéance électorale, les textes ne guident toujours pas directement les dirigeants.
« Notre système politique pose un problème. Les fonctionnements normaux ne sont pas respectés, alors que depuis 2006, il y a un Règlement d’ordre de l’Assemblée nationale comme du Sénat, sur lequel on se focalise et qui servirait même aux autres institutions pour gagner du temps. Il y a un grand retard dans la formation complète de toutes les institutions nationales, surtout politiques. Cela explique notre degré de développement. Ça veut dire que les dirigeants congolais ne sont pas à la hauteur du développement de la République », a-t-il opiné.
En dehors de cette défaillance, cet enseignant signale aussi les arrangements politiques qui font tarder cette mise en place des institutions. Malheureusement, se désole-t-il, tout cela impacte négativement sur le fonctionnement du pays et la population qui porte le lourd fardeau.
L’assistant Arsène Kaputu croit également que l’Est-Ouest de la RDC joue dans la désignation des animateurs des institutions.
« Techniquement, le président du Sénat joue le rôle du vice-président de la République. Parce que si le président de la République tombe dans une incapacité, celui qui doit assumer l’intérim, c’est le président du Sénat avec l’obligation d’organiser les élections dans les 3 mois qui vont suivre. A ce niveau, le président de la République doit placer ses hommes de confiance. Mais en faisant cela, il faut faire un calcul géopolitique. Notre pays semble être scindé à deux blocs : l’Est et l’Ouest. Quand on retrace la ligne, le président de la République est de l’Ouest… la 1ere ministre aussi. Il y a déjà 2 grands postes importants qui sont occupés par l’Ouest. Il en faut aussi dans l’Est », a-t-il suggéré.
Il interpelle les citoyens qui votent les autorités. Pour lui, le changement de la classe politique dépendra du citoyen, car on voit jusqu’aujourd’hui les mêmes figures dans les institutions. Ce que certains croient ne pas profiter au pays.
Stanley Muhindo