Butembo : la société civile encourage les enseignants à lever leur grève
Alors que le Syndicat des enseignants du Congo (SYECO) tient mordicus à sa grève, la province éducationnelle Nord-Kivu II appuyée par la société civile, insiste sur la reprise des cours lundi prochain. Le jeudi 19 septembre, ces acteurs de l’éducation ont tenu plusieurs réunions pour réfléchir dans quelle mesure les apprenants devront reprendre le chemin de l’école.
Après la réunion d’évaluation de leur grève à leur siège de Kitulu, les enseignants du SYECO ont pris l’option de durcir leur grève à partir de lundi prochain, si le gouvernement congolais ne prend pas au sérieux leurs revendications.
Dans une discussion sans tabou entre enseignants du SYECO, Benito Mughaso, secrétaire permanent, demande au gouvernement d’aimer les enseignants tant qu’ils sont encore vivants.
« Lorsque les enseignants sont en train de prester et donner des cahiers de charge, montrer leur souffrance, personne n’écoute ; personne n’intervient. Lorsque l’enseignant veut dire trop c’est trop, tout le monde est agité et demande qu’on aille à l’école. C’est regrettable. Je me demande s’il faut seulement venir vers les cadavres alors que vous n’êtes pas venus voir les malades. On est malade, on veut avoir des soins, vous ne voulez pas venir. Aidez-nous quand nous sommes encore vivants », a-t-il plaidé.
Une autre rencontre dans ce sens s’est tenue à la mairie de Butembo entre l’équipe technique de la division provinciale de l’EPST, la société civile, les responsables du SYECO et le maire. C’est après cette réunion que le directeur provincial de l’EPST Nord-Kivu II, Salomon Tshambali Salomon, a insisté que l’enseignant doit reprendre le chemin de l’école.
« C’est de cette façon que nous venons de décider avec la société civile ici présente, les membres du SYECO chargés des Finances, que les enseignants reviennent à l’école en attendant que le gouvernement puisse répondre à d’autres désidératas », a-t-il conscientisé.
Ce même point de vue a été appuyé par la société civile forces vives de Butembo. Baloti Fataki de la structure citoyenne note que rien ne sert d’aller de réunion en réunion.
« Nous pensons qu’au lieu d’aller de réunion en réunion, alors que les autres syndicats venaient de balayer toutes les préoccupations en concertation avec les services habilités, il ne fallait pas aller de répétition à répétition. Nous décidons en toute sagesse et en toute sympathie avec les enseignants se retrouvant dans le SYECO que si on peut vraiment joindre la voix à celle d’autres syndicats tant locaux, régionaux et nationaux… en tout cas, il est de notre devoir de soutenir les revendications de nos enseignants pour que pendant que les enfants seront en train de recevoir cours, nous serons en train de nous mobiliser pour mener au plus degré les revendications de nos enseignants », a-t-il sensibilisé.
Les participants à cette dernière réunion à la mairie sortiront une déclaration finale, ce vendredi 20 septembre 2024, pour une décision finale. Entretemps, les inspecteurs des écoles conventionnées catholiques sont descendus dans des écoles pour préparer la rentrée scolaire d’ici lundi prochain.
Évariste Mwenge