Butembo : la vie reprend à Mathembe après des dégâts humains lors des combats entre l’armée et les Maï-Maï
Une maison abandonnée lors des récents affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et des miliciens Maï-Maï à Mathembe (une entité périphérique de Butembo). Ph. Kakule Kilombiro
La vie reprend petit à petit dans l’entité de Mathembe de la commune Vulamba (Butembo) depuis les dégâts humains et matériels commis lors des affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et un groupe de miliciens. Certains habitants qui ont fui ont commencé à regagner leurs domiciles. RADIOMOTO.NET a effectué, ce vendredi 25 novembre 2022, une descente dans cette région.
A l’entrée de Mathembe, un calme accueille tout visiteur sauf quelques bruits des oiseaux et quelques cris de petits enfants s’amusant à côté de leurs mères dans les cours de parcelles. Les hommes sont presque invisibles. Seuls les vieillards faisant le lézard dans leurs parcelles regardent silencieusement tout passant.
Quelques habitants qui ont accepté de parler à notre micro, se souviennent encore du jour où les militaires ont tué à bout portant un jeune homme et un vieil homme de 75 ans. Un autre incident inoubliable est le viol collectif de 8 filles au centre de Mathembe par les présumés militaires FARDC.
“Nous sommes actuellement à Mathembe. Ce dernier temps, les soldats ne nous bousculent pas. Ils sont dans leurs camps. Nous dormons la peur au vendre. C’est par grâce que nous nous réveillons. Lorsque nous avions fuit, on ne se sentait pas à l’aise dans nos milieux de refuge parce que ce n’était pas chez nous. C’est pour cela que nous sommes retournés dans ce milieu qui est encore insécurisé. Nous avons vraiment peur parce qu’on avait tué les gens ici dans leurs parcelles. Alors si ce genre de combat recommence, sinon nous allons vraiment mourir ici dans nos maisons. Les soldats avaient pillés tous nos biens. Pour acheter du sel nous allons à Vuswagha parce qu’ici toutes les boutiques et alimentations étaient vandalisés par les soldats. Il n’y a plus de mouvement ici”, a témoigné un habitant à RADIOMOTO.NET.
Pour le moment, les habitants témoignent d’un calme précaire. Ceux-ci notent que les militaires vivant au camp de Mathembe affichent un comportement responsable vis-à-vis de la population. Ils estiment que si tout évolue au rythme de ce jour, il y a lieu de demander à tous ceux qui sont encore dans leur lieu de cachette de rentrer à la maison.
Kakule Kilumbiro & Rosette Kamukehere