Nord-Kivu : le président Tshisekedi appelé à redéfinir la politique de sécurisation des frontières entre la RDC et les pays voisins

La société civile du Nord-Kivu demande au président de la République de redéfinir la politique de sécurisation des frontières entre la République Démocratique du Congo (RDC) et les pays voisins et en particulier entre la RDC et le Rwanda. Cet appel intervient juste après que les frontières Congolo-rwandaises ont été sabotées par l’armée Rwandaise, en début de semaine.

Dans un communiqué publié ce mardi 19 octobre, la société civile forces vives, dit « avoir des peines à cerner la légèreté avec laquelle les gouvernants Congolais afficheraient une complaisance à outrance dans la sécurisation des  frontières, alors que le pays fait face à une convoitise et une évasion extérieure qui s’étend sur plus de deux décennies dans sa partie orientale ».

La société fustige par ailleurs, tous les incidents survenus le lundi 18 octobre dernier, où plusieurs biens de la population auraient été pillés par l’armée Rwandaise. Elle condamne le fait que l’ambassadeur Rwandais ait considéré cet incident, et déclaré devant les instances médiatiques internationales, que l’attaque survenue à Kibumba, dénotait pour l’armée Rwandaise (RDF), de la méconnaissance des vraies limites entre les deux pays. Pourtant, regrettent les forces vives, il existe des bornes très bien visibles même à distance, dans la partie attaquée.

Les forces vives regrettent en rétrospectif, que les mêmes incidents aient encore été signalés en date du 11 juin 20214 ; où les militaires Rwandais avaient « intentionnellement violé les limites à partir du village Kabagana, précisément à Kanyasheja, où la RDC avait perdu des militaires, dont le Capitaine Nzimbi TOTO S2, de l’unité UR et le Lieutenant TOWA S3, de la même unité ».

Loin de là, les forces vives disent avoir encore en mémoire, le triste enlèvement de l’activiste des droits humains, Monsieur Abbas, toujours dans les mêmes circonstances que celles-ci-haut élucidées.

Il n’y a pas de bonne foi

En outre, eu égard à tous les aspects sus-évoqués, la société se réserve le droit de douter «  de la bonne foi du gouvernement Rwandais à respecter l’intégrité du territoire, de la RDC, en réalisant une nette corrélation avec les propos évoqués ci-haut par l’ambassadeur Vincent Karega ». Cet aspect, regrette de plus la société civile, pourra impacter négativement sur la cohabitation pacifique entre les peuples des deux pays. « Il y a lieu de tirer les conséquences de l’échec de l’accord d’Addis Abeba », insinue la société civile.

A cet effet, la société civile recommande :

  • Aux mécanismes de vérification de la Communauté internationale de la région des grands lacs ; CIRGL : d’organiser une mission de vérification des faits autour de l’incident du lundi dernier et d’en tirer toutes les conséquences de « l’attitude récidiviste des militaires Rwandais, en proposant des sanctions exemplaires, à l’égard du Rwanda, à la CIRGL» ;
  • Au gouvernement Congolais :
  • De réunir les experts en droit international afin de préparer et déposer une plainte contre le Rwanda, pour des actes de violation de l’intégrité du territoire et de la souveraineté de la RDC, mais aussi pour des violations des droits humains lors de plusieurs incursions en RDC, auprès d’une juridiction internationale compétente ;
  • De renouer la coopération militaire avec les pays pourvoyeurs des formateurs des unités de réaction rapide des FARDC, pour dispenser une formation des commandos aux jeunes Congolais ;
  • D’ordonner urgemment le déploiement des effectifs suffisants des militaires, avec une logistique conséquente le long des frontières orientales de la RDC ;
  • De réunir les experts de la défense nationale pour définir la nouvelle politique de sécurisation des frontières de la partie orientale de la RDC ;
  • De convoquer urgemment des assises d’évaluation de l’ Etat de siège…
  • Au représentant spécial du secrétaire général des nations dans la région des grands lacs : de réunir les secrétaires généraux des nations unies, de l’union Africaine, la SADEC, la CIRGL et la CEPGL, pour réexaminer les situations qui prévalent dans la partie Est de la RDC, et les recadrer en vertu de l’accord cadre d’Addis Abeba ;
  • Aux populations Congolaises et Rwandaises, de maintenir un climat de cohabitation pacifique, gage de tout développement et d’épanouissement.

Lundi 18 octobre dernier, l’armée Rwandaise a violé les frontières congolaises au poste frontalier de Kabagana, en territoire de Nyiragongo, se prévalant poursuivre des commerçants fraudeurs qui auraient fuis du Rwanda en direction de la RDC. Cette situation a créé une panique sans précédent dans le chef des habitants locaux, qui ont pris les larges chacun selon sa direction, suite aux coups de balles retentis, alors que les FARDC tentaient de répliquer contre une incursion qualifiée d’intentionnelle par la société civile.

A Kibumba, quoi que sous un calme apparent ces dernières heures, les habitants continuent de décrier les pillages perpétrés par des militaires Rwandais de la RDF, lors de l’incident du lundi 18 octobre 2021 dernier.

 

John Tsongo

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