Grand Nord-Kivu : plus de 300 taximen morts ou portés disparus suite à l’insécurité en 2022 (ATAMOVE)  

Misisa Jackson, Directeur général de l'ATAMOV lors d'une interview-bilan de l'association qu'il encage. Ph. Kakule Kilumbiro

L’année 2022 tant vers sa fin. L’heure est à l’évaluation. L’Association des taximen des motos et véhicules (ATAMOVE) a traversé des moments non oubliables pour l’encadrement de ses membres. Mais elle se désole de la mort ou la disparition de plus de ses 300 membres.

RADIOMOTO.NET a rencontré, le mardi 27 décembre 2022, le président de l’ATAMOVE. Mumbere Misisa Jackson retrace les grandes réalisations du comité dirigeant de plus de 30 mille taximen.

Parmi les hauts faits de 2022, Misisa Jackson cite l’amendement du statut. Les innovations sont par exemple l’éclaircissement du statut des sections et la création de différentes coordinations à travers la République démocratique du Congo.

Le président de l’ATAMOVE s’est aussi félicité du démarrage du projet de construction des structures sanitaires de soins des membres de l’ATAMOVE. Misisa Jackson a salué la régularisation des dossiers des couples des membres de l’ATAMOVE à travers le sacrement de mariage et la résolution pacifique des conflits entre les membres.

« Notre statut disait que tous les membres doivent participer à l’Assemblée générale ordinaire. Mais les nouvelles dispositions indiquent que l’Assemblée peut se faire par représentativité. C’est dire que quand je donne mon rapport annuel, le peut appeler les chefs de section, les chefs de parkings et d’autres personnes que nous avons jugé importantes. Voilà les innovations dans le statut de l’ATAMOVE. Nous pouvons ouvrir d’autres sections sur toute l’étendue de la RDC et tous les rapports sont remis à Misisa de la direction générale. Nous pouvons désormais former des personnes au gardiennage, nous pouvons aussi avoir nos propres structures sanitaires de secours en cas d’urgence », s’est-il félicité.

De tout ce qui précède, le président de l’ATAMOVE se désole de la mort ou la disparition de plus 300 taximen suite à l’insécurité au grand Nord de la province du Nord-Kivu. Il ajoute aussi plus de 150 motos ont été brûlées. Misisa Jackson s’insurge contre les arrestations arbitraires de ses membres sous prétexte qu’ils sont des Maï-Maï.

« Nous avons perdu beaucoup de taximen suite à l’insécurité. C’est d’ailleurs la raison de deux jours sans activités que nous avons observés ; une façon de pleurer nos amis morts au courant de l’année. De Kanyabayonga à Eringeti, nous comptons 300 taximen morts ou portés disparus. Nous faisons face aux tracasseries des miliciens sur différentes voies et sur le système de paiement des jetons de secours. Sans ce jeton, on court tous les risques. C’est un sérieux problème. Parfois, les taximen nous arrivent au bureau larmes aux yeux. Un autre problème se sont les arrestations arbitraires de mes membres. Parfois, ils sont incarcérés sans motif et au final, on nous demande de l’argent », a-t-il regretté.

Pour 2023, Misisa Jackson, qui est à sa dernière année de mandat, appelle les taximen à se choisir des vrais dirigeants capables de donner un nouveau tonus à l’ATAMOVE. Il est à noter que l’Association des taximen des motos et véhicules a été créée en 1990. Elle a comme devise : « un pour tous, tous pour un ».

Kakule Kilumbiro

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