Mgr Sikuli : ‘‘Il est encore imprudent de revenir sur certaines pratiques en pleine eucharistie’’

L’évêque du diocèse de Butembo-Beni estime que depuis l’avènement de la Maladie à virus Ebola (MVE), il est encore imprudent de revenir sur certaines pratiques en pleine eucharistie et lors de funérailles interdites. Il l’a dit au cours d’une interview accordée à la presse diocésaine. Monseigneur Sikuli Paluku Melchisédech affirme qu’officiellement, il n’a pas pris le risque de lever ces mesures.

L’Ordinaire du lieu s’est confié à la presse à l’occasion de la clôture du mois de septembre, dédié à la Bible, le samedi 30 septembre 2023. Le père évêque croit que certaines pratiques devront faire objet de réflexion même sur des simples habitudes d’hygiène.

Monseigneur Sikuli Paluku a cité notamment l’échange de signe de paix en pleine eucharistie.

“Je n’ai pas supprimé ces pratiques mais nous maintenons un peu cette habitude là parce que les épidémies même l’Ebola ça existent. Avec ces épidémies nous avons appris à nous laver les mains, à avoir par exemple des désinfectants mais avant, chacun pouvait venir peut-être du champ et quand on dit donnez-vous la paix, il donne la main mais vous ne savez pas… Dans des petites communautés on pourrait déjà le faire mais on ne voudrait pas revenir même à des pratiques qui, même déjà du point de vu hygiénique ça peut répugner à quelqu’un”, a-t-il fait savoir.

Il en est de même pour la collecte avant la communion. Pour l’ordinaire du lieu, localement, il est clair que la monnaie collectée est sale. Parlant de l’exposition du corps à la maison ou en l’église lors des funérailles, le pasteur de Butembo-Beni affirme que là encore il y a beaucoup à faire. Il se base sur la promiscuité qui s’observe au lieu de deuil.

L’évêque pense que les circonstances ne le permettent toujours pas. Et en faisant cela on s’expose tous à un danger mortel. Par contre, la mesure a permis aux membres de la famille de se concentrer à la prière, la dépouille étant à la morgue, note Monseigneur Sikuli Paluku.

Là aussi ça peut se faire mais je dis c’est ça justement le contexte. Quant je vois pour certaines messes quand on amène la dépouille en l’église que dura toute la messe par exemple, la famille qui est éprouvée qu’elle ne cesse de pleurer pendant que vous célébrez la messe parce que la dépouille est là devant. Ce qui est tout à fait le contraire, on a vu, lorsque le corps n’est pas là, les gens sont quand-même plus concentrés, on sent que les gens pries”, a renchéri l’Ordinaire du lieu.

Il invite à la prudence, les curés qui ont ou veulent renouer avec ces vieilles habitudes et penser à ce que cela peut provoquer dans la communauté. Monseigneur affirme n’avoir pas supprimé ces coutumes mais il faut des informations rassurantes de la part les agents de santé.

Stanley Muhindo

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