Nord-Kivu : des activités paralysées ce lundi à Butembo
La ville de Butembo a passé une journée très timide ce lundi 8 août. Les activités commerciales ne se sont pas déroulées normalement. Déjà tôt le matin, des messages appelant à une journée sans activités ont inondé les réseaux sociaux.
Sans connaître l’auteur des messages, l’expéditeur avertissait sur un danger d’une opération de pillage des biens chez quiconque osera ouvrir sa boutique. Visiblement, cette communication a été prise au sérieux par les services de sécurité.
Après la parade, les policiers ont été très vite dotés des matériels anti émeutes comme des grenades à gaz lacrymogènes. Au centre-ville, les policiers ont été alors déployés dans les points chauds et carrefours comme au rondpoint VGH, Kaghuntura, Takenga et ailleurs.
La mairie était encerclée avec une bonne ceinture sécuritaire de policiers. Du côté de la MONUSCO, les militaires FARDC ont été commis aux quatre coins de la base de Bel Air pour sécuriser les casques bleus et d’autres agents de la mission onusienne coincés dans leur clôture.
Au niveau du centre-ville jusqu’aux environs de 13h00, la plupart de galeries n’ont pas ouvert leurs portes pour les clients, sauf quelques propriétaires des kiosques qui étaient visibles à l’intérieur.
La menace était prise au sérieux que les tenanciers des boutiques vendaient pendant que les portes étaient en moitié ouvertes. Un petit mouvement suspect suffisait pour voir les portes des boutiques fermées.
Seules les femmes vendeuses des vivres ont vaqué librement à leurs activités. Dans tous les cas, depuis le déclenchement des manifestations anti-MONUSCO, la situation sécuritaire demeure volatile dans les grandes villes et agglomérations dans l’Est de la RDC. La population réclame le départ immédiat des forces onusiennes après plus 20 ans d’inefficacité d’imposer la paix sur toute l’étendue du pays.
Jean-Pierre Kilumbiro