Beni : “Le modernisme à la base de la perte de plusieurs valeurs de la coutume”, (Notable Kamango Antoine)

Le modernisme a occasionné la perte de plusieurs valeurs de la coutume africaine. Un notable de la communauté de Bapakombe-Bakondo s’en est désolé au micro de RADIOMOTO.NET ce lundi 06 février 2023. Kamango Antoine  regrette que  des moindres conflits qui étaient résolus en famille dans la barza communautaire, font trainer  des gens devant les instances judicaires. 

Autour du feu et quelques fois de la musique, dans  cette barza à Pailles située à Boikene-Kipriane, les vieux sages du village gardent la coutume et résolvent pacifiquement les différends de leurs communautés, témoigne Kamango Antoine de plus de 70 ans, l’un des gardiens de la coutume des Bapakombe-Bakondo.

« Les blancs nous ont ravis notre coutume. Dans nos barza, nous racontions de secrets. Nous parlions de ce que nos enfants devront apprendre de nos générations. Et l’enfant qui arrivait au barza était élu Mwami », a-t-il démontré.

 Peu importe l’ampleur du problème de la communauté, tout devrait être résolu dans la Barza par les vieux sages, préconise Kamango Antoine. Celui-ci s’inquiète de voir les gens se faire trainer devant la justice et oublier le pouvoir de leur coutume.

« Dans le baraza, nous pouvons trouver solution à chaque problème. C’est là que les vieux sages se rencontrent. Et c’est eux qui maitrisent la coutume. Le vrai tribunal c’est au sein du baraza », a-t-il insisté.

En réaction, maitre Guy Kihunga Makila, défenseur militaire agréé soutient que la législation congolaise reconnait à la coutume, le pouvoir de juger certains dossiers civils.

« La coutume c’est parmi les sources de droit. Il y a de choses que la coutume peut trancher et que la loi ne saura pas. Mais la coutume peut finir ça », a-t-il fait savoir.

Il est à noter que le village de Bapakombe-Bakondo est le plus proche de la ville de Beni. Ces jours, cette communauté fait de son mieux pour protéger ses valeurs coutumières malgré les menaces de l’urbanisation contre leur village.

Milan Kayenga

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